La nigelle et ses bienfaits indénombrables

La nigelle (Nigella Sativa) possède autant d’appellations que de bienfaits. Cumin noir en France, shuniz en Perse, habbat al baraka (graine de bénédiction) en Egypte ou encore Habba sawda en Arabie. Les premières traces de son utilisation remontent il y a plus de 3000 ans, notamment en Egypte Antique.

Elle n’a cessé d’être exploitée pour ses vertus sur la santé et sur la peau. Oubliée en Occident pendant de longs siècles, de nombreuses découvertes récentes remettent la nigelle sur le devant de la scène pour ses propriétés uniques.

Depuis les années 60 des milliers d’études scientifiques ont vu le jour, en voici quelques-unes : 

• Odeur : en 2020, des scientifiques d’une université canadienne ont trouvé l’origine de l’odeur corporelle provenant des aisselles. Il s’agit du Staphylocoque Hominis. En 2005, soit 15 ans avant, le Dr Fabienne Orsi-Llinares de la Faculté de pharmacie de Grenoble en France a mené une étude sur la nigelle et qui démontre que la Thymoquinone (partie d’huile essentielle contenu dans l’huile végétale de nigelle) inhibe la croissance du Staphylocoque Hominis. Par analogie, l’huile de nigelle très concentrée lutte efficacement contre les odeurs de transpiration. Son étude,  “la nigelle, une épice d’intérêt médicinale” comporte 175 pages détaillées sur la composition de la graine de nigelle.

• Eczéma : En 2013, le Dr M. Yousefi du centre de recherche de la peau de Téhéran en Iran a mené une étude sur 60 patients souffrant d’eczéma sévère. Ils ont été divisés en 2 groupes. L’un devait prendre de la bétaméthasone (traitement médical) et l’autre de la nigelle, 2 fois par jour pendant 2 semaines. Les conclusions ont été les suivantes : “Les pommades à la nigelle et à la bétaméthasone ont entraîné des diminutions significatives […] La Nigelle a la même efficacité que la Bétaméthasone dans la diminution de la sévérité de l’eczéma.” issue de l’étude comparison of therapeutic effect of topical Nigella with Betamethasone and Eucerin in hand eczema

• Diabète : en 2013, le Dr Amiza Hamdan de la faculté de médecine de Kuala Lumpur a regroupé 875 articles pertinents autour de la nigelle, du diabète sucré et de l’hyperglycémie. Les conclusions sont les suivantes : “Il a été démontré que Nigella sativa améliorait significativement les paramètres de laboratoire de l’hyperglycémie et du contrôle du diabète après le traitement […] ces résultats suggèrent que la Nigella sativa pourrait être utilisée comme adjuvant pour les antidiabétiques oraux dans le contrôle du diabète.”

• Covid19 : en 2020, le Dr Sohaib Achraf de l’institut des services des sciences médicales de Lahore au Pakistan a mené une expérimentation sur 313 patients dont 103 étaient des cas sévères. Les sujets ont été divisés en 2 groupes : l’un devait prendre placebo et l’autre un mélange de miel et de nigelle. Le résultat a été sans appel puisque le mélange d’huile de nigelle et de miel a entraîné une réduction d’environ 50 % du temps nécessaire pour soulager les symptômes par rapport au placebo ainsi qu’un taux de mortalité 4 fois plus faible. De plus, aucun effet indésirable lié au mélange de nigelle et de miel n’a été observé.

Une composition unique

L’huile de nigelle est considérée comme étant à la fois une huile végétale (à majorité) et essentielle. Elle se compose de 3 principes actifs majeurs :

• la Thymoquinone : exclusif à l’huile de nigelle, il s’agit de la partie dite “huile essentielle” qui lui donnera ses effets antioxydantes, anti-inflammatoires, antihistaminiques et antibactériennes.

• La Thymohydroquinone : composé aromatique qu’on retrouvera également dans certaines plantes comme l’Origan ou encore la Monarde fistuleuse.

• le Thymol : composé majeur de l’huile de cumin noir, on le retrouvera aussi dans plusieurs huiles essentielles et plus particulièrement celle de Thym. Ces propriétés anti-fongiques et antiseptiques étaient utilisées en Egypte Antique pour la conservation des momies. Aujourd’hui, le Thymol entre dans la composition de différents médicaments.

Une histoire millénaire

Les écrits les plus anciens remontent à l’Egypte antique. Les Gouvernantes Nefertiti et Cléopâtre, considérées comme les plus belles femmes de leur temps, l’utilisaient pour parfaire leurs teints. Une fiole a même été retrouvée dans le tombeau du pharaon Toutankhamon (afin d’assurer son immortalité après la mort selon leur tradition). On la retrouvera également dans les écrits religieux, cité dans la Bible et dans la tradition prophétique en Islam. Avicenne, un des plus grands érudits en médecine du XIe siècle la préconisait dans le traitement de l’asthme et des bronchites.

Des bienfaits dans tous les domaines